La vie à la mine

La vie à la mine

C'est un aphorisme de déclarer pénible la vie du mineur.
Dans tout le Pays de Herve, la majorité des veines sont fort étroites et le mineur ne peut travailler qu'en rampant. Parfois, à certains endroits, la lampe de mineur ne peut-être tenue en position verticale. On cite, à Battice, le cas d’un géomètre qui, pressé de redescendre une veine, se laisse glisser par imprudence la tête la première et, à un endroit, se trouve absolument coincé. Il va falloir lui découper les vêtements pour le tirer de cette situation angoissante.
La lampe de sécurité inventée par le liégeois Mueseler en 1841 ne se généralise au charbonnage de Herve-Wergifosse que le 5 octobre 1882 à cause d’une explosion provoquée par une chandelle car, jusqu'à cette date, c’est la chandelle de suif a doubles mèches fixée au moyen d’une motte d’argile sur le bord du chapeau de cuir, appelée encore de nos jours ”bougie de mineur”, qui est employée pour l'éclairage dans la mine. Chaque matin l'ouvrier en reçoit sa provision pour la journée. Pendant longtemps, l'aérage de la mine ne se fait que naturellement et non par ventilateurs qui assainiront considérablement la mine et diminueront les dangers d’explosion.
La descente et la remontée du personnel s’opèrent au début au moyen d’une succession d’échelles inclinées, ce qui est dangereux et pénible surtout pour la remontée en fin de journée de travail.

Cette journée de travail est très longue : fin du XIXe siècle il y a une équipe de jour et une de nuit qui travaillent chacune douze heures d’affilée, peu après, on passe à 10 heures, puis à 9 heures pour arriver, après la guerre de 14-18 à trois équipes de 8 heures.

Au début, il n’y a pas de douches au charbonnage et c’est tout noircis de poussières de charbon que les mineurs rentrent chez eux à pied, à vélo ou par le train du Plateau.

De plus, il y a toujours danger d’accident comme celui qui survient au puits des Halles le 9 octobre 1920 et fait 8 victimes : 

"Le puits d'extraction est constitué par deux puits rectangulaires en prolongement l’un de l’autre, celui vers le Nord ou Nouveau Puits étant seul utilisé entre la surface et l'étage d'extraction de 167m. Le puits vers le Sud ou Vieux Puits dessert l’avaleresse sous ce niveau.
Dans le nouveau puits circulent des cages à deux étages avec guidonnage système Briard et dispositif d'extraction Koepe.

Lors de la descente par la cage Sud, du deuxième trait d'ouvriers du poste de jour, un choc violent se produisit au passage en face de l'envoyage a 137m. Les ouvriers le signalèrent au préposé de l'envoyage du fond qui sonna néanmoins la remonte à vide de la cage.

Celle-ci, comme le déclarent deux témoins descendus par le premier trait et qui stationnaient encore à proximité de l’accrochage, buta par ses cadres successifs contre le rail extérieur du plafond de cet accrochage, puis retomba dans le puits, ses attaches au câble s’étant rompues.
L’autre cage, celle du troisième trait qui contenait dix hommes, alla de même s’abîmer au fond du puits.
Les victimes furent retirées par un autre puits. Six avaient été tuées sur le coup, une septième expira le jour même, une huitième le lendemain.”

A la suite de cet accident, le travail d’extraction au puits des Halles ne reprend que le 21 décembre 1920 et la société va en éprouver de sérieuses difficultés financières.
A José, entre autre, on constate que les rapports sociaux entre le directeur et les mineurs sont ordinairement très bons. Le directeur salue chaque mineur par son prénom; il descend parfois dans la mine et déjeune avec les ouvriers qui lui donnent une tartine ou un fruit. Il entame lui-même le travail dans les endroits dangereux pour encourager l’équipe. 
Il participe avec sa famille aux fêtes annuelles des mineurs et quand survient un accident mortel, le directeur verse tout de suite à la veuve ou aux proches la même somme que celle récoltée par les mineurs.

Après la fermeture des charbonnages, presque tous les témoins en surface vont disparaître : les bures seront bouchés, les belles-fleurs démontées et les terrils serviront pour les constructions de l’autoroute.

Voici un document sur le réseau ferroviaire de l'époque HistoireCheminsDeFer.pdf

D'autres photos de l'ancien Siège des Xhawirs (2011)

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