Historique

Le Village de José : Histoire et Patrimoine

Evolution population de José

José est un charmant village rural situé dans la province de Liège, au cœur du Pays de Herve. Faisant partie de l’ancienne commune de Battice avant la fusion de 1977, il appartient aujourd’hui à la Ville de Herve. Il se distingue par ses paysages vallonnés, ses prairies verdoyantes et son cadre paisible, typique de la région.

Origines et Histoire

Mentionné dès 779, José était autrefois une terre agricole rattachée à l’abbaye de Chèvremont, puis disputée entre le duché de Limbourg et l’évêché de Liège. Il devint officiellement lié à la Principauté de Liège en 1679. Son évolution a été marquée par les guerres, notamment les destructions de 1914 et l’occupation en 1944.

Un Village à Taille Humaine

Aujourd’hui, José conserve son esprit villageois et son cadre bucolique. Il est composé de maisons en pierre du pays, de fermes traditionnelles et d’une église dédiée à Saint-Antoine, construite en 1908. On y trouve également des petites entreprises artisanales, des exploitations agricoles et quelques commerces de proximité.

Vie Citoyenne et Traditions

Les habitants, appelés les Josétois, sont attachés à leurs racines et traditions. Le village vit au rythme de fêtes locales, de marchés du terroir et de processions religieuses. L’ambiance y est conviviale, avec une forte solidarité entre les habitants et une vie associative dynamique.

Un Havre de Paix au Cœur du Pays de Herve

José est un havre de tranquillité idéal pour ceux qui cherchent un cadre naturel préservé, entre collines, vergers et pâturages. Il attire aussi bien les amoureux de la nature que ceux en quête d’authenticité et de traditions locales.

Un véritable trésor du Pays de Herve, où passé et présent coexistent harmonieusement. 🌿🏡

L'église de José

À l'origine, les habitants de José dépendaient de la paroisse de Herve pour leurs obligations religieuses. Cependant, pour les personnes âgées ou malades, le trajet jusqu'à Herve était ardu, surtout en hiver, en raison des chemins difficiles. Cette situation incita les villageois à envisager la construction d'une chapelle au sein de leur propre village.

Le 21 septembre 1743, représentant les 336 habitants de José, des délégués se réunirent chez le bourgmestre Jean Jardon pour initier ce projet. Certains s'engagèrent à fournir des fonds, tandis que d'autres promirent des journées de travail ou la fourniture de matériaux tels que des briques, des clous et des portes. Le bourgmestre Jardon fut chargé de collecter les matériaux et les fonds, avec Olivier Leclercq supervisant les opérations. Les décisions de cette réunion furent consignées par le notaire Gilles Cerfontaine.

  • Chapelle extérieur de José
  • Chapelle intérieur de José
  • Démolition chapelle de José
  • Eglise de José
Eglise de José

Le 4 décembre 1743, une seconde assemblée précisa les décisions, et le 2 février 1744, la communauté officialisa, au domicile du notaire G. Cerfontaine à Ayeneux, les rentes destinées à financer la construction. Le 27 février suivant, conformément aux directives du vicaire général du diocèse, Jacques Labeye, au nom de la communauté de José, et Philippe Antoine Michelet, curé de Herve, convinrent de l'honoraire à verser au vicaire :

"...les manants de José étant à la veille de faire bâtir une chapelle et le vicariat de Liège, sede vacante, leur ayant ordonné de convenir avec le curé de Herve d’une somme à être fournie annuellement au prêtre à nommer par le curé de Herve pour la desserviture de José... ont déclaré d’être convenus qu’il devra être fourni par les manants de José au prêtre qui sera choisi par le curé de Herve, une somme de 30 écus..."


Le 1ᵉʳ mars 1744, les habitants de José ratifièrent les conventions précédentes et promirent de :

"faire bâtir une maison pour la demeure du prêtre desserviteur de la dite chapelle et de lui assigner du terrain pour un jardin ou de procurer au dit desserviteur une demeure convenable et à portée de la dite chapelle."


La permission de construire la chapelle fut officiellement accordée par le Prince-Évêque le 2 juin 1744. Un peu plus d’un an plus tard, la chapelle fut érigée à l'emplacement de l'actuelle église et bénie le 24 octobre 1745, dédiée à Saint Antoine l’Ermite. Le 1ᵉʳ décembre 1745, l'évêque de Liège autorisa la célébration de la messe dans la chapelle, qui ne fut consacrée que douze ans plus tard, le 5 août 1757, par Mgr P.L. Jacquet, suffragant de Liège.


Voir la suite de l'histoire de l'église...

Le Cimetière

Lorsque José devint une paroisse indépendante, le village ne disposait pas de cimetière propre. À son arrivée, le curé fit preuve de générosité en cédant une partie de son jardin pour servir de lieu de sépulture aux défunts. Ce cimetière provisoire fut béni le 9 février 1843.

Près de vingt ans plus tard, la commune acquit un terrain destiné à établir un cimetière permanent. La bénédiction de ce nouveau cimetière eut lieu le 28 juillet 1861, présidée par M. Klausener, doyen de Herve. Selon les écrits du curé de l'époque, la cérémonie se déroula sous une météo tumultueuse : "Dans la pluie, le tonnerre, la grêle et les éclairs qui jetaient l’épouvante parmi les assistants."

En 1863, un mur de clôture fut érigé pour délimiter et protéger le cimetière. Face à l'augmentation de la population et aux besoins croissants, une extension fut réalisée en 1904. Aujourd'hui, le cimetière de José s'étend sur une superficie de 3 231 m², témoignant de l'évolution historique et démographique du village.

Les Anciens Charbonnages de José

La naissance de la S.A. des Charbonnages de Herve-Wergifosse
Le développement des charbonnages à José s’inscrit dans l’histoire plus large de l’exploitation minière en région liégeoise. La S.A. des Charbonnages de Herve-Wergifosse est née de la fusion de la S.A. des Charbonnages de Herve et de la Société civile de Wergifosse-Xhendelesse. Cette nouvelle entité fut constituée officiellement le 27 juin 1864, bénéficiant d’une concession minière de 1 096 hectares.

Les installations du siège des Xhawirs commencèrent le 20 septembre 1870, mais ce n’est qu’en 1878 que le puits fut mis en exploitation. Un second site fut développé à proximité : le puits des Halles, qui ne devint opérationnel que le 1ᵉʳ février 1887.

Le raccordement ferroviaire et les infrastructures
Face à la croissance de l’extraction du charbon, il devint essentiel d’assurer un raccordement ferroviaire pour faciliter le transport. Ainsi, en 1875, la Société des Charbonnages Herve-Wergifosse introduisit une demande de raccordement pour le puits des Xhawirs. Ce projet fut entériné en septembre 1876, bien que des réclamations se soient élevées et qu’un passage à niveau ait été demandé.

En 1888, un raccordement distinct fut aménagé afin de desservir le puits des Halles. Trois voies furent posées parallèlement à celle menant aux Xhawirs, et un pont à peser les wagons fut installé à l’entrée des installations. Malgré cette évolution, le nom "Les Xhawirs" continua à désigner l’ensemble du site, ce terme venant du wallon "hawai" signifiant "houe", un outil utilisé à l’origine pour extraire le charbon.

Les manœuvres de wagons étaient réalisées à l’intérieur du complexe houiller grâce à de petites locomotives industrielles 030T "Meuse" et 020T "Saint-Léonard", également utilisées dans d’autres concessions charbonnières à Beyne, Fléron et Micheroux.

En mars 1929, la desserte du raccordement des Xhawirs fut assurée 26 fois pour 178 wagons, transportés par des locomotives à vapeur de la SNCB. À titre d’exemple, le train 8263 quittait Micheroux à 13h34 et y retournait sous le numéro 8264 à 14h44, soit un temps de trajet total de 1h10. Ces convois comprenaient un machiniste, un chauffeur, un chef-garde, un serre-frein et un piocheur.

L’évolution des puits et l’exploitation charbonnière
Avant 1905, le puits des Halles atteignait 140 mètres de profondeur et possédait une section presque rectangulaire de 2,50 mètres sur 1,65 mètre, maçonnée jusqu’au terrain houiller. Dans un souci d’optimisation de l’extraction, des travaux d’approfondissement furent réalisés :
  • 1920 : extension du puits jusqu’à 242 mètres.
  • 1929-1930 : nouvelle extension jusqu’à 366 mètres, avec une section rectangulaire portée à 3,75 mètres sur 1,75 mètre.

En 1926, le puits des Xhawirs fut relié au puits des Halles par une bacnure (galerie horizontale d’exploitation) située à 242 mètres de profondeur. Cette interconnexion permit d’améliorer l’acheminement du charbon et d’optimiser l’extraction.

Les effets des guerres et la fusion de 1928
La Première Guerre mondiale affecta lourdement l’exploitation minière, causant une baisse significative de la production annuelle, de l’ordre de 40 000 tonnes.

Face aux difficultés économiques et à la nécessité d’une production plus intense, une fusion eut lieu le 10 juillet 1928. La S.A. des Charbonnages de Wérister absorba alors la S.A. des Charbonnages de Herve-Wergifosse, permettant de conserver les emplois et d’améliorer la rentabilité du complexe.

Dès lors, les rôles des différents puits furent modifiés :
  • Le puits des Halles fut dédié exclusivement à l’extraction du charbon.
  • Le puits de Xhendelesse servit à l’exhaure (pompage des eaux) et à l’aérage.

Les progrès techniques et la modernisation
À la fin des années 1930, cinq sociétés charbonnières étaient encore actives sur le plateau de Herve :
  • Bois-de-Micheroux
  • Hasard
  • La Minerie
  • Quatre-Jean
  • Wérister

Durant cette période, de nombreuses améliorations techniques furent mises en place. Dès 1933, le siège de José devint l’un des plus mécanisés de Belgique, et en 1938, il était le plus électrifié. En 1954, des experts de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) visitèrent le site et déclarèrent :
"Les experts n'ont pas caché leur admiration en visitant un chantier dans une couche en plateau presque horizontale de 30 cm à 40 cm d'ouverture, dans laquelle on réalise un rendement net fond dépassant 1 000 kg. Une couche de l’espèce serait considérée comme inexploitable dans d’autres pays."
L’expédition journalière de charbon connut des variations au fil des années :
  • 1959 : 12 wagons par jour.
  • 1963 : 13 wagons par jour.
  • 1968 : 10 wagons par jour.

La fermeture des charbonnages de José
Malgré son niveau de mécanisation avancé, le charbonnage de José subit le même sort que de nombreuses autres concessions minières en Belgique. La politique générale de réduction progressive de l’extraction du charbon, liée à la concurrence des énergies fossiles importées et des nouvelles sources d’énergie, condamna l’exploitation.

Le 1ᵉʳ octobre 1969, après plus d’un siècle d’activité, le charbonnage de José ferma définitivement ses portes.


LA SUITE DE L'HISTOIRE DU CHARBONNAGE DE JOSÉ...

L'enseignement

Pendant des siècles, le village de José ne disposait pas d'école primaire, obligeant les enfants à fréquenter les établissements de la ville voisine de Herve. Cette situation perdura jusqu'au milieu du XVIIIᵉ siècle.

Le 1ᵉʳ décembre 1745, Jean-Théodore, évêque de Liège, accorda la permission de célébrer la messe dans la nouvelle chapelle de José, à condition que le desservant de la chapelle "soit obligé de tenir école depuis la fête de Tous les Saints jusqu'au mois de mars, moyennant la rétribution accoutumée de la paroisse". Ainsi, le prêtre en charge assurait l'instruction des enfants durant les mois d'hiver, période où les travaux agricoles étaient moins prenants. Cette pratique se poursuivit jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

Avec l'avènement du Régime français, le desservant refusa de prêter le serment révolutionnaire, entraînant la suspension du culte dans la chapelle et, par conséquent, la fermeture de l'école. Ni le Père Lejeune, ancien prieur des Carmes de Liège, ni le Père Fidèle Hérendael, ex-Récollet, qui assurèrent le culte à partir de 1804, ne reprirent l'activité scolaire. Les statistiques de la Préfecture indiquent qu'à cette époque, José ne possédait pas d'école.

À partir de 1812, une école non dotée fut établie, avec le vicaire desservant J.F. Potelle comme instituteur. L'établissement accueillait une douzaine d'élèves en été et le double en hiver. Les parents devaient verser une rétribution de 19 sous par mois et par élève. Ce système se maintint jusqu'à l'indépendance de la Belgique en 1830.

Par la suite, José se conforma aux lois belges en matière d'éducation et établit sa propre école primaire. Dans les années 1930, un instituteur de José, V. Clobert, se distingua en publiant plusieurs ouvrages d'histoire destinés aux écoles primaires et au quatrième degré, contribuant ainsi à l'enrichissement du matériel pédagogique de l'époque.

La Ferme d'Angelgiagas

La Ferme d'Angelgiagas, située dans l'actuel village de José, est mentionnée dès le 3 mai 779, lorsque Charlemagne confirme que l'abbaye de Chèvremont y possède des terres. Ce monastère avait acquis ces terres par échange avec l'église Saint-Servais de Maastricht. Le nom "Angelgiagas" pourrait dériver d'Angiwaldiacas, signifiant "appartenant à Angiwald".

En 796, Charlemagne offre cette ferme, ainsi que d'autres propriétés, en cadeau de noces à sa fille Emma. C'est également à cette époque que débute l'exploitation du vignoble sur le lieu-dit "Les Vignes", indiquant une activité viticole précoce dans la région.

L'Ancienne Propriété Dartois


Située en face de l'église de José, la maison "Dartois" fut la résidence des maires du village jusqu'en 1810. Ce n'est qu'en 1838 que José fut rattaché à la commune de Battice.

Parmi les éléments remarquables de cette propriété, on note un cadran solaire, ainsi qu'un if âgé de huit siècles dans le parc. Autrefois, le bois d'if était prisé pour la fabrication d'arbalètes, en raison de sa résistance et de sa flexibilité. Cependant, avec l'avènement de la poudre à canon et des armes à feu, l'utilisation de l'if a décliné.

Attenante à la maison principale se trouve une ferme arborant le blason "de Fromentière", dernier maire dépendant de l'Avouerie de Fléron, avec l'inscription "Anno 1742". Ces bâtiments formaient autrefois une seule brasserie, divisée en deux propriétés distinctes en 1780. 


Non loin de là, la maison "Englebert-Prégardien" servait de dortoir supplémentaire pour le collège de Herve, témoignant de l'importance historique et éducative de la région.

Maison Englebert

Le Tilleul Clouté du Coftice

Cet arbre remarquable, d’environ six mètres de circonférence, se dressait majestueusement sur un tertre à la croisee de trois chemins, au lieu-dit « Campagne de Melen », non loin d'un calvaire marquant l'horizon vers le nord.

Comme celui de Steilmont à Gilly, ce tilleul était piqué de plusieurs milliers de clous, dont certains de taille imposante qui servaient peut-être d’échelons pour grimper et planter encore plus haut. Cette pratique ancestrale, remontant au moins au XVIe siècle, était largement répandue en Wallonie et en Europe. Elle témoigne d’une tradition où la ferraille et le végétal se fondaient en un symbole de protection et de guérison.

Obéissant à une coutume immémoriale, les fidèles faisaient forger des clous en argent ou en fer par l’artisan local, spécialement destinés à être plantés dans le tronc du tilleul. Ces clous, souvent porteurs d'une prière ou d'une demande, étaient perçus comme des talismans magiques. La ferraille insérée dans l’arbre devait transmettre la souffrance du pétitionnaire à l’esprit du tilleul, un mécanisme symbolique de transfert du mal.

Cette coutume n’était pas sans lien avec certaines croyances plus sombres. Par exemple, on disait que le clou arraché à un cercueil pouvait guérir les maux de dents, à condition qu’il touche la dent malade avant d’être enfoncé dans un arbre à minuit précise. Les rogations, ces processions destinées à invoquer la protection divine sur les récoltes, amenaient les fidèles de huit paroisses à vénérer ce tilleul sacré.

Déjà cité en 1566 dans des documents d’archives, le Tilleul Clouté du Coftice finit par devenir une masse métallique telle que la foudre s’abattit sur lui en 1941, le détruisant presque entièrement. En 1948, un nouveau tilleul fut replanté à son emplacement, aux pieds duquel subsiste encore aujourd’hui l'ancien calvaire. Curieusement, la tradition du cloutage a commencé à marquer son tronc, perpétuant cette croyance fascinante.

D'autres tilleuls cloutés existaient dans la région, notamment un exemplaire à Herve, au lieu-dit Six-Fontaines, situé au nord-est de la ville. Ces arbres servaient tous de repères culturels et spirituels, liant nature et croyance populaire.

Situation : Le Tilleul du Coftice est situé à environ 3 km de Herve, le long de la route de Liège. Il se trouve à une trentaine de mètres de la N3, sur la gauche, accessible par un petit chemin.

Pour plus de détails voici un lien vers le site du  sur l'histoire des arbres à clous.

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Les Guerres

Au fil des siècles, le village de José a été le théâtre de nombreux événements militaires qui ont profondément marqué la vie de ses habitants.



Guerre de Succession d'Autriche (1740-1748)

En 1746, en pleine Guerre de Succession d’Autriche, José devient un campement militaire stratégique. Une armée colossale de 80 000 soldats, composée d’Autrichiens, d’Anglais et de Hollandais, s’installe dans la région pour préparer l’affrontement contre les Français.

Les habitants assistent impuissants à l’invasion de leur village. Les soldats réquisitionnent les maisons, pillent les fermes et épuisent les ressources locales. Les routes sont noires de soldats, les champs piétinés, les récoltes détruites. La survie devient un combat quotidien.

Pendant des semaines, la guerre plane sur José comme une épée de Damoclès. Puis, un jour, l’armée se met en marche vers la bataille, laissant derrière elle un village meurtri et vidé de ses ressources.


Révolution brabançonne (1789-1790)

En août 1790, alors que la Révolution Brabançonne secoue les Pays-Bas autrichiens, José se retrouve au cœur des affrontements entre les patriotes révoltés et les troupes impériales.

Perché sur une position stratégique, le village devient un point clé pour l’artillerie autrichienne, qui y installe ses canons pour bombarder les lignes patriotes situées entre Herve et Olne. Les détonations résonnent, les routes tremblent sous le passage des soldats, et les habitants, pris au piège, assistent impuissants à la destruction qui les entoure.

Malgré une résistance acharnée, la révolution s’essouffle et, en décembre 1790, l’Empire autrichien reprend le contrôle total du pays. José, marqué par la guerre, retourne à un calme trompeur.


Première Guerre mondiale (1914-1918)

Le 4 août 1914, alors que la Belgique est envahie par l’armée allemande, José devient malgré lui un théâtre de guerre. Une escarmouche sanglante éclate près de la ferme Hansez entre carabiniers belges et uhlans prussiens, annonçant les heures sombres à venir.

Dès le lendemain, les troupes allemandes s’installent, imposant leur loi. Des exécutions ont lieu, des fermes sont incendiées, et les habitants vivent sous la menace constante de représailles. Pendant dix jours, des mineurs locaux se cachent dans les galeries souterraines, refusant de servir l’ennemi.

En 1916, la situation empire : José devient un village sous surveillance stricte, un point stratégique en raison de sa proximité avec Verviers, où réside le Kaiser. Les allées et venues sont contrôlées, la population étouffée sous l’Occupation.

Quand la guerre s’achève en 1918, José est brisé mais debout, marqué à jamais par les flammes de la guerre et la résilience de ses habitants.


Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

Au cœur du pays de Herve, le village de José a traversé la Seconde Guerre mondiale dans l’ombre de l’occupation allemande, marqué par l’exode, la terreur des SS et les sacrifices humains.

En mai 1940, les habitants fuient devant l’avancée fulgurante des troupes nazies. Le village est abandonné, livré à l’incertitude. Quatre ans plus tard, alors que les Alliés avancent, José devient un poste stratégique pour les SS, qui y sèment la peur. Les familles se cachent dans les charbonnages, et un habitant, M. F. Daniels, est exécuté froidement.

Le 10 septembre 1944, les troupes américaines libèrent José, mais le village paie un lourd tribut : une jeep explose sur une mine, tuant deux soldats alliés. La guerre ne s’arrête pas avec leur départ, car des bombes V1 s’écrasent sur le territoire, tandis que les jeunes Josétois sont enrôlés de force dans les charbonnages pour échapper aux camps de travail allemands.

Entre horreur, survie et espoir, José porte encore les cicatrices de cette époque troublée.

La Construction de L'autoroute

Entre 1961 et 1965, la construction de l'autoroute Roi Baudouin, aujourd'hui connue sous le nom d'E40, reliant Liège à Aix-la-Chapelle, a profondément transformé le paysage de la commune de José. Ce projet ambitieux visait à améliorer les liaisons est-ouest en Belgique, répondant à l'augmentation significative du trafic entre Bruxelles et Liège.

Le 25 novembre 1961, l'adjudication des ponts de José et d'Elvaux fut attribuée pour un montant de 150 millions de francs belges, marquant le début des travaux dans la région. Les douces ondulations des pâturages furent alors bouleversées par des opérations massives de terrassement, nécessitant d'importants déblais et remblais pour niveler le terrain en vue de la future autoroute.

Le 23 mars 1963, les terrils de Battice, José et Micheroux furent déplacés pour fournir les matériaux nécessaires à la construction. Progressivement, les hautes piles des ponts s'élevèrent, reliées entre elles par d'imposantes poutres en béton précontraint, symboles de la modernité de l'époque.

Parallèlement, dès 1962, la construction de l'échangeur de Chaineux, près du village de Battice, permit de connecter l'E40 à l'E42 en direction de Verviers et du sud du pays. Bien que les travaux et les expropriations aient causé des désagréments temporaires aux habitants, ces infrastructures offrirent par la suite un accès facilité aux grandes villes, favorisant ainsi la reconversion industrielle de la région.

Aujourd'hui, l'E40 demeure un axe vital pour la Belgique, reliant des villes majeures telles que Bruxelles, Louvain et Liège, avant de se prolonger vers l'Allemagne. Son tracé a non seulement modifié le paysage physique de communes comme José, mais a également influencé leur développement économique et social, en les intégrant davantage aux réseaux de transport européens.

Le Viaduc de José du T.G.V (Bruxelles - Cologne) 
422 m

Dans le cadre du projet visant à établir une liaison ferroviaire à grande vitesse entre Bruxelles et la frontière allemande, des travaux majeurs ont été entrepris dès le début des années 2000. L'un des ouvrages les plus impressionnants de ce projet est le tunnel de Soumagne, conçu pour permettre aux trains de franchir le dénivelé entre la vallée de la Vesdre et le plateau de Herve à une vitesse de 200 km/h. Ce tunnel à double voie, long de 6 505 mètres, est le plus long tunnel ferroviaire de Belgique. Il s'étend de Vaux-sous-Chèvremont à Soumagne, avec une sortie à Ayeneux.

Les travaux de construction du tunnel ont débuté en 2001 et se sont achevés en 2005. Le tunnel a été mis en service en 2009, permettant aux trains de circuler à une vitesse de 200 km/h.

Le tunnel de Soumagne fait partie intégrante de la LGV 3, reliant Liège à la frontière allemande. Cette ligne s'inscrit dans le corridor à grande vitesse Paris-Bruxelles-Cologne, visant à réduire les temps de trajet entre ces grandes métropoles européennes. Avec l'achèvement de ces infrastructures, Cologne n'est plus qu'à environ 1 h 50 de Bruxelles, offrant un gain de temps significatif par rapport aux parcours classiques.

En 2002, les trains à grande vitesse ont commencé à circuler à 300 km/h entre Louvain et Liège, couvrant cette distance de 60 km le long de l'E40 sur une ligne dédiée. Les lignes internes belges empruntent également ce tronçon à une vitesse de 200 km/h. Ainsi, Bruxelles et Liège sont désormais reliées en 39 minutes, contre 1 h 05 auparavant, offrant un gain de temps appréciable pour les voyageurs. 

Les Secrets de José : Anecdotes et Histoires Insolites

Le village de José, niché au cœur du Pays de Herve, possède une histoire riche et parfois méconnue. Derrière ses paysages bucoliques et son patrimoine ancien se cachent des récits étonnants, où se mêlent événements cocasses, drames historiques et légendes locales.

Des fraudes fiscales du XVIIIe siècle aux manigances de bourgmestres disparus, en passant par des révoltes inattendues et des intrigues militaires, José a traversé les âges en accumulant son lot d’anecdotes insolites. Ces histoires, parfois oubliées, témoignent du caractère bien trempé de ses habitants et des défis auxquels ils ont dû faire face.

Plongez dans ces récits captivants et laissez-vous surprendre par les mystères et les péripéties qui ont façonné José au fil des siècles.

Les secrets de José vous attendent !

Sources


  • Battice - Des origines à 1977 de E. Chefneux et M. Dechaineux

  • Le Grand Herve au passé et au présent de Jean-Marie Doppagne

  • En trains à travers du plateau de Herve - La ligne 38 de Georges Henrard

  • HistoireCheminsDeFer.pdf | soumagne.be

  • www.herve.be | Herve infos n°108 – Juin 2018

  • www.lecho.be

  • Les photos | arvia.be | nicau.be

  • Visorando.comSentiers et randonnées autour de José

  • Chokier.comHistoire du château de La Rochette et de la région

  • fr.wikipedia.org – Histoire de l'Avouerie de Fléron


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