L'histoire du village
L'histoire du village de José
Nous venons de le voir, l’histoire de ce coin de terre remonte très haut puisqu’il en est déjà question en 779.
Le 1er août 982 (ou 972) l’Empereur Otton II donne l’abbaye de Chèvremont et les territoires qui en dépendent, donc José, au Chapitre Notre-Dame dÀix-la-Chapelle, sous le nom d’Avouerie de Notre-Dame d'Aix.
Quinze ans plus tard, la forteresse de Chèvremont est détruite, l’abbaye ruinée et son territoire devient l’Avouerie de Fléron mais dépendant toujours du Chapitre d’Aix tandis que le Village de Fléron, sauf 4 ou 5 maisons, a pour seigneur l’évêque de Liège.
Ce sont les propriétaires du château de la Rochette, près de Chaudfontaine, qui sont chargés de protéger les possessions de l'église Notre-Dame d'Aix. Le château de la Rochette relève en fief de la cour féodale de Dalhem.
Au début du XVIIe siècle, des démêlés entre Jean de Ruysschemberg, seigneur de la Rochette et avoué de Notre-Dame d’Aix, avec le chapitre de cette église amène finalement l’église d’Aix à vendre son domaine de Fléron à Charles de Longueval en 1618 et les héritiers de celui-ci vendent la seigneurie à l’évêque de Liège le 27 avril 1626.
Aux difficultés précédentes vient se greffer un conflit de juridiction entre les souverains des Pays-Bas et l’évêque de Liège. Les premiers prétendent que l’avouerie de Fléron relevant de Dalhem et donc du Brabant-Limbourg tombe sous leur juridiction. Ainsi, le 22 juillet 1616, les Archiducs Albert et Isabelle prennent sous leur protection divers Villages dont "Josez" près de Herve, où il y a 50 maisons et huttes. Le prince-évêque de Liège possesseur de l’avouerie est d’un avis contraire.
La carte des chemins du village en 1841 montre les routes principales et secondaires reliant les différentes parties de la localité.
On y trouve les sentiers qui traversaient les champs, les bois et les rivières, permettant aux habitants de se déplacer d'une ferme à l'autre, de se rendre au marché ou à l'église, et de rejoindre les villages voisins.
Les chemins étaient souvent bordés de haies ou de murets en pierre, caractéristiques de l'époque.
Ce n'est que le 18 avril 1671 que les Provinces Unies renoncent à leurs rétentions sur l’avouerie de Fléron au bénéfice du prince-évêque et le 6 juillet 1679 le conseil privé du prince-évêque déclare solennellement l'appartenance de José au territoire liégeois.
Cette situation de José perdurera pendant tout le XVIIIe siècle. Elle permet à tout limbourgeois qui a commis un crime d’échapper à la juridiction du Limbourg en se réfugiant à José.
C'est le bouleversement administratif amené dans nos provinces par la conquête française qui, par la loi du 28 pluviose an VII (17 février 18,00), fera de José une municipalité distincte englobée dans le canton de Fléron puis de Herve.
La mise en place de cette nouvelle administration ne se fera pas sans peine. Le canton de Fléron envoie un commissaire pour faire rapport sur la situation des communes qui dépendent de lui, elles sont 29. Le commissaire Wergifosse, après son passage à José le 15 décembre 1794, écrit dans son rapport :
José est administré par les anciens bourgmestres au nombre de quatre.
A cette époque il n’y a guère d’intérêt à convoiter ou à accepter une charge d’administrateur communal. Il faut contenter et les autorités occupantes et les administrés qui, eux, rechignent contre les innovations dérangeant leurs habitudes. Ainsi la charge d’agent municipal n’est pas payée et est souvent imposée d’office. Le 7 juin 1799 l’administration départementale confirme que la commune de José est restée longtemps sans agent parce que ceux qui ont été nommés provisoirement par la municipalité cantonale ont toujours refusé cette fonction.
Il faut encore ajouter que lorsque la population ne parvient pas à élire un agent, le travail est fait par des envoyés du canton ou par des agents d’autres communes mais à charge de la communauté.
Pour les premières années du XIXe siècle, José va encore se trouver sous des mandataires communaux étrangers à la commune. Ainsi le maire Listray de Battice écrit au Préfet, le 11 thermidor an IO (30 juillet 1802) :
"Un citoyen de ma commune s’est présenté à moi dimanche dernier avec une jeune fille enceinte de lui sur ses derniers moments pour que je fis leurs publications de mariage que j'ai faite ; mais la jeune fille est habitante de la commune de José aussi j'envoyai les futurs conjoints près du maire de cette commune pour que de son côté il fit les publications de ce mariage.... Je viens d’apprendre que le maire de cette commune était absent pour affaires de famille pour assez longtemps et qu 'il n’y a point d'adjoint pour remplir les fonctions.....
Puis-je procéder sans commettre de nullité de droit public au mariage..... Je crois qu'il serait convenable Mr le Préfet que vous nommiez un adjoint..... personne ne conviendrait mieux que le citoyen Hubert Fassotte, conseiller municipal de la dite commune de José, c’est un homme d'une probité reconnue et universellement estimé de ses concitoyens."
Le 16 thermidor an 8 (15 août 1805) JP. Dejong et Jacques Dellicour redisent au Préfet :
"Depuis environ 2 à 3 ans la commune de José dont la population, d’après un travail imparfait, se monte à 306 habitants, a eu le malheur d'être abandonnée à elle-même sans agent ni adjoint au terme de la constitution de l’an 3... "